0.9

Untitled-X

Samedi 20 mars 2010 à 18:19

Les doigts passent entre quelques mèches de cheveux sans obstacles. Ici, il fait si froid que mon soupir s'embrume, et je sens l'air mordre ma peau jusqu'au sang.
Bien sûr, ça ne se voit pas. Dehors, il fait 14°, le printemps arrive, avec les tendres obsèques des griffes de l'hiver, mais les rayons de soleil qui réchauffent le coeur des autres ne font que renforcer ma carapace glacée. Me voilà de retour, chère amie, plus morte que jamais de l'intérieur, incapable de la moindre empathie, la moindre compassion pour qui que ce soit, incapable de me sentir humaine. Bien sûr l'art de faire semblant ne m'a point délaissée.
Je veux un bloc massif de bonheur et je n'arrive pas à apprécier le nuage translucide qui est le mieux qu'on puisse obtenir. Que voulez-vous que je vous dise, pourquoi gagnerais-je la paix si je la méprise; tout est cendre.

Dimanche 21 février 2010 à 20:35

Haletantes sur le sol froid. La lune blafarde éclaire ton visage, et tu fermes les yeux quand je ne regarde que toi, tu fermes les yeux mais je peux voir à travers tes paupières tout ce que tu ne m'as jamais dit. La douleur n'a jamais cessé. La fraîcheur de l'herbe en été est partie, comme toi.
Peut-être qu'on est juste des petites filles. Tes cheveux font une pluie de ténèbres douces, et dans les étoiles de tes pupilles, je plisse les yeux quand nous partons. Le noir rend la lune étrange et imposante de beauté. Je pleurais en rouge avant toi. L'intérieur nous ronge, tu le sais autant que moi.
Et la douceur de tes lèvres, les hurlements qu'on n'osera pas. Un frôlement, peut-être un ange; à l'heure des chiens qui pleurent.
L'intensité du mal peut le faire adorer, le plaisir vient s'y entremêler. Ta silhouette dans le noir, et ton mal infini et contradictoire. Masque informe. La comédie se perpétue et tout est grotesque sans toi. La fraîcheur de l'herbe en été me manque, comme toi.

Vendredi 5 février 2010 à 20:08

J'aime l'électro.
C'est tout à fait moi. Des sons, des basses, pas de mots. Pas de paroles, tout le message est dans le son, le son pur. On ne voit plus la trace de l'humain. On n'a plus qu'à vibrer par soi-même. J'arrive à me l'approprier, ça me parle beaucoup plus qu'un long texte, ça me soulage, à la limite entre le physique et le spirituel, aussi intime qu'une religion, pour faire le vide, rétablir le calme.

Dimanche 17 janvier 2010 à 22:33

Enfin, je me retrouve.

C'est vrai, j'ai penché vers la norme. Mon rêve dans la vie aurait été de gagner de l'argent, avoir une belle maison, une belle voiture. Plonger dans l'individualisme, râler un peu contre le système tout en profitant, parce que bon, il faut bien se faire plaisir. Faire la cuisine, plancher sur les marques d'électroménager. Pondre des gosses et me féliciter de ces entités saines qui m'auraient déchiré l'utérus pour me sentir un peu importante pour quelqu'un. Faire de la chirurgie esthétique à mes 50 ans pour paraître 10 ans de moins sur mon visage mais stagner dans ma tête.
Croire que je suis adulte et que je détiens la clé de la vie.

Il serait certes bien naïf de ma part de croire que je ne tomberai jamais dans ce modèle.
Mais au moins, je retrouve l'esprit qui me force à penser que peut-être, je serai authentique et indépendante. Je ne veux jamais oublier les moments les plus douloureux. Ce sont les plus intenses, et au fond, peut-être les plus vrais.
Quant à mon bonheur, je le veux grandiose, je veux des sensations, de la musique pleine de basses, des orgasmes, de l'art, du fluo, des road trip. Je ne veux sous aucun prétexte qu'il soit quantifié par un code barre.
Et surtout, je ne veux pas vieillir et me raisonner.

Dimanche 20 décembre 2009 à 11:39

C'est comme un saut dans le vide.

Ca commence par le frisson, les sensations fortes, l'euphorie. C'est une question de confiance : on espère toujours se faire rattraper, bien sûr.
Bon Dieu, que j'ai peur. Peur au point d'écrire presque inconsciemment ce "Bon Dieu" auquel je n'ai jamais cru, et auquel je ne crois toujours pas d'ailleurs; cependant, je l'écris quand même.

Oui, l'amour, c'est comme un saut dans le vide.

Et à quel point le bonheur peut être effrayant, ça, je n'en avais toujours pas eu conscience. Ce que j'appelle amour, comment le nomme-t-il ? Jusqu'à quel point, mon bel amour, tu sauras qui je suis. J'ai tellement peur.

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